09/04/2015
Les conseilleurs ne sont pas les lecteurs
J'adore les conseils de lecture ; si quelqu'un (de recommandable !) vous confie sa passion pour un livre ou pour un auteur, ça vaut le coup d'aller y voir.
Un des mes amis du GRECO TdSI, YG, prof. à Montréal, m'a conseillé, dans le bus qui allait à Mirabelle, "Le siècle des lumières" d'Alejo Carpentier, je ne l'ai pas regretté. Il est vrai que je lui avais parlé de mon goût pour la littérature sud-américaine.
Plus improbable et plus chanceux est le cadeau de Noël de FP : "L'amour au temps du choléra" de Gabriel Garcia-Marquez ; ce fut une révélation ! Depuis, j'ai presque tout lu de ce prix Nobel de littérature.
J'avais lu que, pour Anne Sinclair et pas mal d'autres gens connus, le chef d'œuvre ("absolu" comme ils disent, les intellos germanopratins), c'était "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen. Je me suis précipité, c'en était un, effectivement.
Et tant d'autres, y compris des "listes de lecture", des "bibliographies commentées" publiées par tel ou tel revue.
En fait, soyons honnête, j'enjolive le truc ! Combien de conseils n'ai-je pas suivi, parce que ce n'était pas le moment, parce que je détestais le genre (science-fiction, fantastique, policier…) ?
Mais quand c'est le moment, quand c'est le genre… je n'hésite pas.
C'est vous dire que j'ai suivi les conseils de lecture de l'article sur la littérature qui soigne, dont je vous ai parlé.
Et j'ai donc attaqué récemment l'un de ces livres conseillés. Voici ce que racontent les premières pages (florilège) :
"Tout ce qui a été étalonné dans la dépendance première tend à refluer vers l'empreinte qui l'attire sans finir". Non seulement j'aimerais comprendre ce genre de phrase mais j'aimerais aussi savoir l'écrire. C'est tellement profond que l'on s'y noie.
"Chacun doit franchir cette passe étrange où tout ce qui était découverte au fond de l'âme découvre qu'il ne découvrira plus".
"Passer de la passion à l'amour est une ordalie".
Et ainsi de suite… je ne dis pas que ça ne va pas être passionnant in fine, je ne sais pas encore, je m'accroche. J'ai le mauvais souvenir de "Femmes", que, malgré un titre alléchant, j'ai abandonné au bout de 50 pages, faute de ponctuation.
Le livre est conseillé à ceux qui ont du mal à triompher d'une rupture douloureuse. Voyons.
Je vous en reparlerai.
PS. Ordalie, d'après le Dictionnaire Hachette de notre temps : "épreuve judiciaire dont l'issue, réputée dépendre de Dieu ou d'une puissance surnaturelle, établit la culpabilité ou l'innocence d'un individu".
11:15 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
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