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18/01/2015

Des irs (Charles Aznavour)

Dans l’émission « Hier encore » de France 2, le 17 janvier 2015, Pierre Arditi a lu ce poème de Charles Aznavour, sorte d’ode aux verbes en –ir, ceux du deuxième groupe de notre enfance.

Les deux verbes qui le débutent et le terminent illustrent bizarrement, fortuitement, les événements tragiques de ces derniers jours…

Et ce bout rimé rappelle la créativité et la maîtrise de la langue de Charles Aznavour, 90 ans, natif d’Arménie, compositeur de centaines de chansons, défenseur infatigable de la chanson française et de l’esprit français, patriote qui n’oublie pas d’aider son pays d’origine quand la catastrophe le frappe.

Comme quoi...

Le rire est le propre de l'homme,

Hennir est celui du cheval

Pourrir est celui de la pomme,

Jouir, le devoir conjugal.

Nourrir est celui de la mère.

S'enfuir, celui du prisonnier.

Souffrir, la peur du pauvre hère.

Pétrir, celui du boulanger.

Trahir est le plaisir du traître.

Ouvrir, celui de l'huîtrier.

Bénir est le devoir du prêtre.

Noircir, la foi du charbonnier.

Jaillir est celui de la source.

Bondir, le ressort du ballon.

Ravir, celui de la Grande Ourse.

Courir, la foi de Marathon.

Unir est la fonction du maire.

Chérir, le bonheur des amants.

Fourbir celui du militaire.

Dormir, celui du fainéant.

Punir est le devoir du maître.

Bâtir, le bonheur du maçon.

Offrir, le plaisir de tout être.

Grandir, le but du petit con.

Rougir est celui de la vierge.

Haïr est celui du cocu.

Saillir, celui de la verge.

Surgir, celui de l'inconnu.

Blanchir, c'est le divin mystère.

Souffrir, c'est le mal des humains.

Vieillir, c'est notre lot sur Terre.

Finir, c'est le mot de la fin.

Et mourir, ça ne mène à rien.

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