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14/10/2019

Le français fait de la résistance (III)

À l’heure où la validation des Commissaires pressentis semble bien difficile (la candidature de Mme Goulard, comme on pouvait s’en douter, vient d’être  retoquée par le Parlement européen), des fonctionnaires appellent au secours à cause de la domination de plus en plus écrasante de l’anglais, alors même que l’Union européenne compte trois langues de travail – le français, l’allemand et l’anglais –, est censée promouvoir le pluralisme linguistique, entend défendre « le mode de vie européen » et, last but not least, négocie actuellement le départ de la Grande Bretagne, seul pays dont l’anglais est la langue officielle !

Le règne de Mme Ursula von der Leyen, nouvelle Présidente de la Commission européenne, polyglotte émérite dit-on et qui se vante d’être trilingue, avait de toutes façons mal débuté puisqu’elle n’a parlé quasiment qu’anglais lors de sa première conférence de presse…

Marianne le 4 octobre, dans une brève de Jack Dion (que l’on aurait envie de prénommer Jacques…) et Les Échos, dans un long article de Gabriel Grésillons du 18 septembre 2019, se sont fait l’écho de cette revendication des fonctionnaires francophones d’avoir le droit de travailler en français. Ils ont donc écrit une lettre ouverte à la Présidente.

En effet, la situation s’est fortement dégradée en dix ans ; l’anglais est devenu systématique dans la moindre réunion, pour la moindre note de service : « Même lorsque l’ensemble de la hiérarchie est francophone, nous recevons comme instruction orale de ne pas produire de documents dans d’autres langues que l’anglais » dénoncent-ils. Ils réclament le droit de s’exprimer en français, de passer des appels d’offres ou de communiquer sur les réseaux sociaux dans la langue de Molière.

« L’anglais devient un plus petit dénominateur commun ; on lit les mêmes médias, on parle la même langue dans une forme appauvrie et on ne conceptualise plus le monde dans notre propre langue… ».

Seront-ils nombreux à signer cette lettre ?

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