12/03/2019
Grand débat : mais où sont donc les économistes hétérodoxes ?
Les Gilets jaunes au fond, ayant constaté comme tout le monde les dégâts engendrés par les choix néolibéraux faits au début de années 80, et surtout l’injustice dont ils se considèrent les victimes, contestent le modèle de la société en place…
En changer est sans nul doute souhaitable mais c’est très loin d’être simple. D’abord parce que la France s’est liée les mains avec des traités internationaux et surtout européens (M. Philippe Séguin nous avait bien prévenus… Nous sommes passés outre), qui ne seront pas faciles à dénouer. Et ensuite parce qu’il faut construire un autre système à la place de l’actuel qui a mis trente ans à mûrir (M. Nicolas Hulot, ancien ministre français de l’écologie, nous a déjà dit que développement durable et néolibéralisme étaient incompatibles).
Un de mes patrons avait dit il y a longtemps que les structures ne se réforment pas elles-mêmes. En tous cas, on ne peut guère compter sur les tenants acharnés d’un système pour en mettre un autre en place ! Et il nous faudrait des experts pour que le nouveau système tienne debout, ni ultralibéral ni collectiviste. Ces experts, ce devrait être les économistes hétérodoxes… mais où sont-ils ? Pourquoi ne les entend-on jamais depuis le début de la crise française (novembre 2018) ?
Bien sûr on sait qu’ils sont peu nombreux, qu’ils sont marginalisés, que les places dans l’establishment universitaire leur échappent et que Bernard Maris a payé de sa vie son amour de l’impertinence et de l’anticonformisme…
Mais tout de même, que fait en ce moment Jacques Généreux, qui avait publié en son temps « Nous, on peut » (Seuil, 2011) et « La déconnomie » (Seuil, 2016) ? Où est Jacques Raveaud, moins radical, auteur de « Économie : on n’a pas tout essayé » (Seuil, septembre 2018 !) ? Que font dans leur coin les Économistes atterrés (« Macron, un mauvais tournant », Les liens qui libèrent, 2018) ? Et Michel Guénaire « Il faut terminer la révolution libérale », Flammarion, 2009), Éloi Laurent (« Nos mythologies économiques », Les liens qui libèrent, 2016). Et Jacques Sapir ? et Paul Jorion ("Le capitalisme à l'agonie", Fayard, 2011) ? Et Jean-Luc Gréau ("La trahison des économistes", Gallimard, 2008) ? Naomi Klein (« Dire non ne suffit plus », Actes Sud, 2017), elle au moins, est au Canada.
Un canal existe : "Alternatives économiques" mais son lectorat est restreint...
Ah si, on entend Barbara Lefebvre et Natacha Polony (« Changer la vie, pour une reconquête démocratique », L’observatoire, octobre 2017 ; Marianne et Polony TV) mais elles ne sont pas économistes !
Oui, où sont donc les économistes hétérodoxes ?
07:00 Publié dans Actualité et langue française, Économie et société | Lien permanent | Commentaires (0)
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