20/11/2017
L'orthographe, point !
L’Académie avait donné son point de vue (il est vrai que les féministes jusqu’au-boutistes s’en fichent…) et parlé de péril mortel. Concernant l’école, le ministre avait été clair : c’est non ! J’avais signalé dans mon billet du 1er novembre que le journaliste avait cru pouvoir conclure : « Le débat sur l’écriture dite inclusive est clos et nul ne s’en plaindra ». Je n’y croyais qu’à moitié, et j’avais malheureusement raison.
Dans le même numéro de Marianne, un lecteur, Michel Covain, brodait savamment sur le thème des « formes marquées et non marquées » de l’orthographe, remarquant que « le féminin (avec e ou consonne double + e) et le pluriel (avec s ou x) sont des formes marquées. Le masculin et le pluriel sont des formes non marquées ». Et, pour revenir à notre sujet, il note que dans la phrase « La directrice, son adjoint, la CPE et le professeur principal se sont réjouis de résultats de la classe, réjoui porte obligatoirement la marque du pluriel, mais ne peut pas porter la marque du genre puisque les deux genres sont présents dans la suite des noms. Ce qui s’impose n’est donc pas le masculin, mais l’absence de marque en raison de l’indécision quant au genre ». Fortiche non ? À moins que cela ne soit que jésuistique ? Et de conclure : « Si le féminin porte une marque, ne serait-ce pas parce qu’on le stigmatise ? ». Michel Covain s’en tire par une pirouette et donc, « GO TO 10 » ou plus correctement « 0-0 et balle au centre »…
La pasionaria du sujet, Éliane Viennot, professeur à Saint Étienne et féministe de toujours, a publié une pétition signée, au 7 novembre 2017, par 314 enseignants et plusieurs personnalités (Yvette Roudy, Laurence Rossignol, Marie Darrieussecq, Hélène Cixous…).
Et le 15 novembre 2017, je découvre sur le site de Marianne, un article de Thomas Vampouille que je juge déloyal : il trouve intéressant de persifler contre l’intervention du ministre de l’Éducation nationale à l’Assemblée, qui a balayé une nouvelle fois l’idée en rappelant que la France a déjà « comme emblème une femme, Marianne, et que l’un de ses plus beaux mots est féminin, la République ».
Quant à moi, je trouve que sa remarque est plutôt amusante et pertinente, et qu’elle montre l’inanité du débat.
Allons, nous avons bien d’autres choses à faire et bien d’autres combats à mener que celui de l’orthographe illisible et militante. Ne serait-ce que parler et écrire le français correctement !
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