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25/05/2017

La langue de la campagne II

J’ai vu (deux fois), à la télévision, M. Macron à son bureau, lors de la campagne présidentielle, recevant un appel de l’ancien Président des États-Unis d’Amérique, Barak Obama, ex-idole des « progressistes » français. Coup de chance pour le reportage hagiographique, M. Obama parlait un anglais châtié, clair, énoncé lentement (ayant fait des études supérieures, il sait que la France existe et que tout le monde n’y comprend pas l’anglais) ; en conséquence de quoi M. Macron (et nous-mêmes) le comprenions parfaitement.

Maintenant regardons bien : la posture du candidat, flatté de l’appel, bon élève à l’écoute du maître, attentif, intimidé, illustre parfaitement l’argumentation de Benoît Duteurtre (nous vivons dans une colonie et nous faisons de notre mieux pour être « à l’image du modèle », cf. mon billet du 15 mai 2017).

Et écoutons aussi : M. Macron est comme nous dans l’exercice difficile du téléphone en langue étrangère ; il acquiesce, il approuve par monosyllabes, il construit peu de phrases, il n’échange pas vraiment, il ne peut pas vraiment dialoguer et même, sauf erreur de ma part, il loupe un bel anglicisme à la fin, disant quelque chose comme « thank you to call » au lieu de « thank you for calling ».

Le changement, c’est maintenant ! C’est mieux que M. Hollande, c’est même mieux, soit dit en passant que M. Hérault qui était présenté comme germanophone et qu’on n’a jamais entendu vraiment parler allemand…

Mais comment M. Macron va-t-il pouvoir négocier en anglais ?

À moins de rappeler Christine… ? 

Lors du débat avant le premier tour, un journaliste a demandé aux candidats s’ils étaient à l’aise avec l’anglais. Comme réponses, on n’a entendu que des borborygmes (peut-être un vague « Yes » par-ci par-là, même pas « Yes I am » ou « Yes I do »). Les autres candidats n’étaient donc sûrement pas meilleurs que M. Macron dans ce domaine. Mais pourquoi une telle question, dont les journalistes n’attendent même pas une vraie réponse ? Ou bien l’anglais de la vache espagnole suffit et alors la question n’a pas lieu d’être. Ou bien l’anglais courant ou fluide est une condition sine qua non à l’accès à la fonction suprême et alors il faut procéder comme dans les entretiens d’embauche sérieux : l’interrogateur – lui-même parfait polyglotte – passe sans crier gare à l’anglais et l’entretien se poursuit dans cette langue. Mais un seul de ces journalistes était-il capable de faire cela ?

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