07/01/2016
La fille avec des baskets… sans baskets
« Y a des matins où je pense à elle
Je réfléchis dans mon lit
Je finis toujours par me dire
Que même si elle est cinglée
C'est la fille la mieux que j'ai rencontrée.
Elle est tout entière, elle suit son instinct
Elle peut demain se jeter dans un lac
Ou se retrouver dans un hold-up
Mais s'il fallait la tirer d'n'importe où
Je crois bien que je serais au rendez-vous ».
Je l’aimais bien, Michel Delpech…
Ce chanteur populaire, souriant, aimable, qui a accompagné nos années 70, était un auteur de qualité ; ses textes étaient ciselés, sur des sujets de société et d’actualité qui nous concernaient tous et qu’il traitait sous l’angle approprié. Et il écrivait ses chansons en français, même quand il nous parlait de Dylan à l’Île de Wight.
On n’a pas dit assez, par ailleurs, que les compositeurs comme Roland Vincent avec qui il travaillait lui fournissaient de jolies mélodies entrainantes et bien orchestrées.
Le succès, inversement proportionnel au mépris des esthètes élitistes, lui avait tourné la tête et son divorce a fait le reste : dépression, dérive… Il avait réussi à prendre le dessus et à revenir sur les planches, jusqu’à ce que la maladie, au bout de trois années terribles, l’achève, à presque 70 ans.
« Ma pauvre Cécile,
J'ai soixante-treize ans.
Je fais de la chaise longue
Et j'ai une baby-sitter.
Je traînais moins la jambe
Quand j'étais chanteur ».
Un mot encore sur la fille avec des baskets… Que dire, sur la forme, de la phrase : « C'est la fille la mieux que j'ai rencontrée » ? Eh bien, qu’elle est correcte ! En effet, rappelez-vous, quand le superlatif relatif se réfère, même implicitement, à d’autres personnes (et non pas à d’autres états de la même personne), la locution « le plus » s’accorde ! Donc « la mieux » est correct. Je n’en dirais (ou dirai) pas autant de la fin du refrain : on croit entendre « je serai au rendez-vous », ce qui est manifestement incorrect, vu la relative au conditionnel passé (« s’il fallait »).
Terminons par ce superbe hymne à la République, qui en a bien besoin :
« Elle est née dans le Paris 1790
Comme une rose épanouie
Au jardin des fleurs de lys.
Marianne a cinq enfants
Qu'elle élève de son mieux
Marianne a maintenant
Quelques rides au coin des yeux.
Dieu ! Mais que Marianne était jolie
Quand elle marchait dans les rues de Paris
En chantant à pleine voix :
Ça ira, ça ira... toute la vie.
Dieu ! Mais que Marianne était jolie
Quand elle embrasait le cœur de Paris
En criant dessus les toits :
Ça ira ! Ça ira ! Toute la vie »
07:30 Publié dans Actualité et langue française, Chanson, Musique | Lien permanent | Commentaires (0)
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