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28/08/2015

La saison des incendies

"Les marronniers jettent leur ombre sur les trottoirs, tamisent l'éclat brusque du ciel qui pleut sur les femmes. Vêtues de robes légères, chaussées de tongs ou de sandales, de spartiates ou d'espadrilles, elles déambulent dans les rues, fredonnent sur l'asphalte la chanson de l'été.

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La Sorbonne ferme ses portes, déverse sur le bitume les étudiantes promises aux vacances ; le grand mot est lâché. Alors tout se complique.

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Parmi les fleurs, les passantes promènent leur corps en liesse et leurs yeux qui brasillent, allument des feux qu'elles ne veulent pas éteindre. Ainsi commence la saison des incendies.

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De toute manière, il est trop tard. Les femmes s'enfoncent dans la chair de Paris, laissent dans l'air brûlant une balafre d'épices. Le poing fermé sur le sable de l'été qui me file entre les doigts, j'étreins le bleu des villes. Vêtues de tuniques, de jupes ou de corsaires, de minishorts ou de jeans effrangés, habillées d'un rien, les belles arpentent le pavé comme des compas fous. Je peine à ravauder, au fil de la plume, mon cœur en lambeaux que leurs jambes sans fin détissent.

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Une brune en débardeur traverse la rue. Son visage fendu d'un sourire flibustier, sa démarche chaloupée, entraînent mon souffle dans son sillage. Elle semble déjà longer l'Océan : elle fera de beaux ravages, portera la peste au camping des cœurs brisés, dans la touffeur de l'Aquitaine ; empruntera bientôt les sentiers de la guerre, semés d'aiguilles de pin" (pages 11 à 13).Brune en débardeur.jpgBien sûr, je citerai mes sources dans un prochain billet.

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