08/07/2024
Vézelay : suite littéraire
J’ai découvert Vézelay et sa célèbre basilique le jour de Pâques 2024 (cela ne s’invente pas...). À l’origine de ce « pèlerinage », une double méprise : je croyais que le chantre de ce haut lieu du catholicisme était Claude Roy, dont je possédais deux livres (« Léone et les siens » (1963) que j’avais lu il y a longtemps, et « Le malheur d’aimer », 1958) et non pas Jules Roy (ancien colonel de l’armée française, ami d’Albert Camus et de Jean Amrouche, auteur de « La guerre d’Algérie » et de « Diên Biên Phu ») et par ailleurs, je croyais que le site était la fameuse « colline inspirée » de Maurice Barrès ! Tout faux !
Lors de cette première visite, j’ai été frappé non par « l’esprit des lieux » mais par l’envoûtement qu’il a suscité chez nombre d’intellectuels et d’artistes (nous y reviendrons). J’ai alors décidé de commencer un « cycle Vézelay » dans mes lectures, suivant en cela ma méthode d’orientation inspirée de la bibliothèque de Warburg.
Remontant la rue Saint Étienne, j’achète à la librairie L’or des étoiles : « Histoire de Vézelay » de Bernard Pujo et « Vézelay ou l’amour fou » de Jules Roy, que je lis dans la foulée mais bien décidé à ne pas en rester là.
L’occasion m’est donnée de revenir à Vézelay, pour m’immerger et enquêter plus avant, à la Pentecôte (cela ne s’invente pas...), suite à un conclave musical dans le Morvan consacré au jazz...
Une fois installé dans le village où Serge Gainsbourg a passé les six derniers mois de sa vie et où on peut admirer l’incroyable église Saint Pierre, je visite les environs : lieux profanes (les fontaines salées vieilles de 4300 ans...), lieux de mémoire (les maisons et les tombes des célébrités) :
La maison de Georges Bataille La maison de Théodore de Bèze
La maison de Désiré-Émile Inghelbrecht La maison de Max-Pol Fouchet
La maison de Jules Roy, au pied de la Basilique
Le cimetière, en contrebas, est particulièrement émouvant. Voici la tombe de Rosalie Vetch (1871-1951), l’amour de toujours de Paul Claudel qui est venu à Vézelay pendant l’Occupation pour la confier à son camarade du lycée Louis Le Grand, Romain Rolland... Sur sa tombe, des roses, évidemment, que des mains amies renouvellent sans doute régulièrement...
Et bien sûr je m’intéresse à la Basilique et à sa symbolique (la lumière, le narthex, les chapiteaux...), que nous fait découvrir un jeune architecte de la « Maison du visiteur ».
Comme je me l’étais promis, je fais ma moisson de livres à la librairie de la rue St Étienne : « La Madeleine de Vézelay » de Jean-Claude Mondet, « Vézelay » de Jean Lacoste, « Romain Rolland » de Stefan Zweig, puis « Au-dessus de la mêlée » et « Jean-Christophe » de Romain Rolland lui-même, « La colline inspirée » de Maurice Barrès, et last but not least les merveilleuses « Lettres à Ysé » de Paul Claudel, auquel me lie une innocente légende familiale. À l’heure où j’écris, j’ai lu cinq de ces livres... Que de travail de compte rendu devant moi !
07:00 Publié dans Arts, Histoire et langue française, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
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