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21/06/2018

Qui ou qu'il ?

À cause de la sonorité (indécise), on hésite souvent entre deux formes proches : « ce qui reste » ou « ce qu’il reste » ? Le sens n’en est guère altéré, que l’on choisisse l’une ou l’autre des graphies.

J’ai déjà abordé ce point précédemment, dans le billet « Dis pas ci, dis pas ça (V) » du 8 décembre 2014. Les quelques lecteurs qui me restent (qu’il me reste ?) s’en souviennent certainement. Je citais un extrait de l’article C (page 44) du petit guide « Dire, ne pas dire » de l’Académie française, dont il ressort que les deux formes sont admises. À l’appui de cette « permissivité », l’Académie note que les écrivains utilisent les deux : « ce qui restait d’élèves » (Marcel Pagnol) et « ce qui lui reste de sainteté » (André Maurois).

Mais il y a un cas où le sens est complètement différent selon la forme choisie : « Jeanne affirma que, malgré l’opposition que montra d’abord Gaston, elle avait fait venir France afin qu’il pût revoir celle qui l’avait tant aimé » (« Les cendres brûlantes », Flammarion, 1986, page 311). Évidemment, si l’on écrit « celle qu’il avait tant aimée » (en ajoutant un e au participe passé), le sens est diamétralement opposé. Et, en l’occurrence, c’est bien Léontine qui avait aimé le plus, et non pas Anatole (même si, une fois disparue, elle va obséder sa mémoire et entretenir sa nostalgie des années heureuses).

Et qui donc a écrit cette phrase ? Michelle Maurois, dans la suite de sa trilogie biographique.

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