30/04/2015
Latin-grec, jamais trois sans quatre
Élisabeth Antébi, qui a fondé le Festival européen latin-grec, déclarait dans le Figaro du 6 avril 2015 : "C'est peut-être la réforme de trop. La suppression des notes, celle des dates en histoire, ont moins alarmé que celle du latin et du grec. Comme si tout à coup, les gens prenaient conscience de ce qu'on leur enlève, après s'être laissé dépouiller peu à peu sans réagir... Les gens en ont assez de la communication par éléments de langage qui ne signifient rien. Ils sont perdus dans l'espace et le temps... Toutes les questions sur l'identité qui nous agitent, viennent de là.
L'humanisme transmis par le latin et le grec est la dernière barrière avant la barbarie. "Barbarie" entendue au sens étymologique, comme langage incompréhensible, non comme refus de l'étranger : sont appelés Grecs ceux qui partagent notre éducation, disait Isocrate".
Avis personnel : le coup des "éléments de langage" dont nos concitoyens de Auch auraient marre, je n'y crois pas. Ça, c'est le point de vue de Mme Antébi, les Français ne connaissent pas ce vocabulaire ni ces pratiques. Mais qu'ils soient perdus, et qu'ils réagissent contre les tentatives de brouiller encore les repères qui leur restent, ça oui.
L'article d'Anne-Sophie Letac, dont j'ai rendu compte, aurait suscité plus de 16000 réactions !
Le neuvième Festival européen latin-grec a refusé du monde cette année à Lyon. Même "Les grosses têtes" de Laurent Ruquier en ont parlé mais le ministère de l'Éducation nationale a refusé pour la première fois de soutenir ce Festival !
Et notre Élisabeth de renchérir : "La défense des lettres anciennes est venue des banlieues, avec Fadela Amara (tiens, là revoilà ?), le Bondy blog (sic !), l'association Métis d'Augustin d'Humières, parce que là on éprouve concrètement le besoin d'un socle commun qui dépasse les particularismes".
Avis personnel : je voudrais bien y croire mais j'ai du mal...
Il y a peut-être aussi le besoin de se rassurer avec des choses anciennes et solides, face au virtuel, aux objets connectés, au tout-numérique.
Passons sur le fait que la chroniqueuse du Figaro, Marie-Noëlle Tranchant, ose comparer la réforme de Mme Belkacem aux destructions de chefs d'œuvre (on voit l'allusion). Plus ultra que moi, tu meures.
Mais elle propose de sanctuariser le latin et le grec en les faisant inscrire au patrimoine immatériel de l'humanité.
Avis personnel : l'ennui, c'est qu'il y a 6000 langues vivantes à sauver...
06:00 Publié dans Actualité et langue française | Lien permanent | Commentaires (0)
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