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24/04/2015

Et ça continue encore et encore ! (I)

Le projet de réforme de Mme Belkacem ne passe décidément pas.

J'ai parlé hier de l'inquiétude sur la disparition programmée de l'enseignement de l'allemand. Je voudrais aujourd'hui revenir sur les langues anciennes, qui pourraient être victimes de la même charrette.

Le 26 mars 2015, Caroline Beyer et Marie-Estelle Pech écrivaient dans le Figaro "La réforme du collège ne convainc pas".

Le 27 mars, c'était Joseph Macé-Scaron dans Marianne :  "L'aversion latine" (voir mon billet http://lebienecrire.hautetfort.com/archive/2015/03/29/anatheme-latin-5592893.html)

Le 6 avril, dans le Figaro, Marie-Noëlle Tranchant signait une chronique intitulée "Le latin contre les nuls".

Et le 17 avril dernier, toujours dans le Figaro, c'était "Vent de colère contre la réforme du collège".

Najat Belkacem.jpgBien sûr, on peut soupçonner ce quotidien de ne pas laisser passer cette occasion rêvée de tacler le gouvernement et cette jeune ministre fringante qu'il ne porte pas dans son cœur. Et c'est vrai que c'est l'organe d'une certaine France bien pensante et conservatrice.

Mais voyons quand même les arguments avancés.

 

Premier élément : la ministre veut remplacer une partie des "disciplines" (français, mathématiques, etc.) par des "thèmes" ou des "projets" (l'Union européenne, etc.) qui incluront chacun des bribes de discipline. La réforme veut suivre l'exemple de la Finlande, qui est bien classée dans le classement PISA. Ainsi le thème "Union européenne" mêlerait des éléments d'économie, d'histoire, de langues étrangères et de géographie. C'est un peu l'application à l'Éducation nationale (mais du côté des élèves) de la gestion par projets, transversale, chère aux entreprises et orthogonale aux "Services" souvent considérés comme des "silos" qui ne décloisonnent pas assez.

Avis personnel : c'est un peu comme vouloir improviser sur un morceau de musique sans connaître les gammes ni les accords… mission impossible ! Ça me fait penser aussi aux "maths modernes" que l'on nous a balancées un jour (il y a longtemps) : quand cela venait après l'apprentissage des bases de mathématiques classiques, c'était un régal par la puissance de généralisation et d'abstraction que cela véhiculait ; mais quand cela s'abattait sur des enfants qui ne savaient pas calculer l'aire d'un rectangle, c'était désastreux. Ne fait-on pas le même genre d'erreur ?

Deuxième élément : la chasse à l'élitisme… La ministre veut fermer les filières spécifiques qui s'étaient installées dans les collèges, au risque, disent certains, de faire fuir les meilleurs élèves dans l'enseignement privé. On retrouve là notre allemand et aussi notre latin, qui serait intégré aux "enseignements pratiques interdisciplinaires", à savoir le thème "Langues et cultures de l'Antiquité".

Avis personnel : regardez le cursus de Mme Belkacem dans Wikipedia… on n'y voit ni grec ni latin ni allemand ni classes préparatoires. Ce n'est pas honteux mais ces disciplines ne doivent pas être sa préoccupation première.

 

 

 

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