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19/04/2015

Deux députés pour une francophonie plus ambitieuse

Pouria Amirshabi (député des Français au Maghreb et en Afrique de l'Ouest) et Christophe Premat (son homologue pour l'Europe du Nord) constatent dans le Marianne du 27 mars 2015, une prise de conscience de la fragilité et en même temps du potentiel de la langue française (soit dit en passant, j'ai été frappé par la qualité du français parlé par les jeunes Algériens dans le Thalassa du 3 avril dernier, alors que je croyais qu'il avait été éradiqué par le pouvoir en place, au profit d'une arabisation intégrale).

Mais leur thèse est que les francophones sont en retard d'une stratégie et que les élites manquent de vigueur sur le sujet.

Rien de ce qui suit ne surprendra les lecteurs qui adhérent aux convictions et au combat de ce blogue.

Ils dénoncent les slogans en franglais - voire en anglais tout court - dans les spots (sic) publicitaires et les démarches commerciales. Et de citer "les My winter sale de la dernière période de soldes et autres formules ridicules, aux côtés des enseignes permanentes, et donc plus dangereuses encore, telles Carrefour City ou Dailymonop".

"Incroyable encore, l'attitude de certains responsables français de premier plan : ainsi le commissaire européen Pierre Moscovici qui adresse au ministre Michel sapin, une lettre entièrement en anglais ! Ou encore Valérie Pécresse, Louis Schweitzer, Christine Lagarde, feu Christophe de Margerie, Jean-Claude Trichet et bien d'autres, qui ont souvent choisi de parler anglais devant des auditoires pourtant équipés de traducteurs et d'interprètes". Voir son article du 11 mai 2013 dans Marianne, déjà.

Se voulant positifs, ils prêchent pour :

  • la valorisation du multilinguisme (à l'école…) ;
  • le soutien à la diversité culturelle (en rendant effectifs les quotas de musiques francophones à la radio (voir mon billet récent à propos de France Inter) ;
  • la promotion de toutes les littératures francophones (en introduisant les écrivains non français dans le cadre scolaire : Camus, certes, mais aussi Maalouf, au même titre et au même rang) ;
  • une coopération renforcée avec un noyau resserré de pays, autrement dit une nouvelle alliance - y compris économique - de nations œuvrant à la convergence de leurs contenus éducatifs, scientifiques, économiques et culturels ;
  • des plates-formes d'échange entre professionnels, un Érasmus et un visa francophone ;
  • l'aide substantielle à des systèmes scolaires en péril ;
  • la transformation des instituts français en instituts francophones, et idem pour les lycées, dans l'esprit de cogestion de TV5 et ARTE

Il ne manque plus qu'une volonté (politique)...

 

 

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