11/02/2015
Austérité, quand tu nous tiens...
L'austérité est clairement le sort de la Grèce, et depuis cinq ans… Est-elle le sort de la France ?
On se chamaille là-dessus. Certains ne voient pas le rapport entre l'austérité (qu'ils nient) et, par exemple, la demande de la Cour des Comptes au gouvernement, de diminuer les dépenses publiques, en particulier dans les Services publics...
En tous cas, l'austérité a accouché d'un adjectif : austéritaire.
J'ai entendu Jean-Luc Mélenchon l'utiliser à la télévision, juste après la victoire de Syriza. Je l'ai lu également dans le Marianne du 9 janvier 2015, sous la plume d'Alexis Lacroix : "Ces trente dernières années, la cage d'acier globalitaire a concouru à asphyxier les plus fragiles, en les comprimant dans la camisole austéritaire, et à les désorienter…". Vous remarquerez que, pour le même prix, on en a eu deux : "globalitaire" était gratuit.
ICB, dans un message personnel, s'offusquait de ce néologisme ; bien sûr le terme n'est pas (encore) dans les dictionnaires ; et le mot "austérité", dans les dictionnaires, se réfère au caractère "austère", à la rigueur morale.
Mais, bon, sans jouer à l'Académicien ni au lexicologue, que je ne suis pas, je ne suis pas hostile à ce genre de nouveauté dans la langue : on a bien "velléité" et "velléitaire" ! La construction de l'adjectif ne semble pas aberrante ; et son apparition traduit bien que le fait que la langue sert à exprimer les préoccupations du moment. Le retour de la croissance (?) signera peut-être l'oubli du nouvel adjectif...
C'était bien le point de vue d'Étiemble que disait que duffle-coat disparaîtrait avec le vêtement. Manque de chance, le vêtement est revenu dans les rayons, après quarante ans d'absence.
À mon avis, malheureusement, "austéritaire" va faire son trou (dans les dépenses publiques)...
08:39 Publié dans Actualité et langue française | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.