13/12/2014
Taille des caractères, absence de lettres et mémorisation
J’ai trouvé sur le site hautETfort qui m’héberge, ce billet étonnant.
Écriture de cochon et manuels scolaires
Amis des paradoxes, bonjour!
Aujourd'hui vous serez servi avec un résultat de psychologie cognitive pour le moins surprenant, que Daniel Oppenheimer de l'université de Princeton a fait paraître dans la revue "Cognition".
Il se résume ainsi :
Si vous voulez que votre lecteur mémorise mieux le message écrit que vous lui communiquez, rendez-le difficile à lire.
Vous avez bien lu : Écrivez comme un cochon et votre texte sera mieux retenu !
Les expériences menées par M.Oppenheimer et son équipe sont plutôt simples : ils ont donnés des textes bien chosisis à lire à leurs cobayes en variant la taille et le style de la police de caractère "12-point Comic Sans MS 75% gris" et "12-point Bodoni MT 75% gris" pour les uns, "16-point Arial Black" pour les autres. Cela donne à peu près cela:
12-point Comic Sans MS 75% gris : est-ce lisible et pratique pour apprendre la physique ?
16-point Arial Black : est-ce lisible et pratique pour apprendre la physique ?
On pose ensuite des questions aux lecteurs, et, contre toute attente, 72,8% de ceux qui avait la version la plus lisible répondent correctement contre 86,5% pour les autres!
Les chercheurs ont ensuite proposés des tests basés sur le même principe dans des lycées et ont obtenus des résultats similaires avec les élèves.
Une des conséquences éducatives et pédagogiques : il faut rendre les manuels scolaires moins lisibles !
Réduire la taille des caractères et utiliser moins d'encre favorisera la mémorisation Et fera des manuels plus petits, moins lourds et plus écologiques !!
Naturellement, je ne suis pas d’accord !
La lisibilité est un impératif, et pour y prétendre, il faut soigner la forme, à savoir l’orthographe, la grammaire et la typographie. L’objectif n’est pas d’entraîner des nageurs de combat ou des cosmonautes, mais de donner envie, de donner du plaisir, d’inciter à l’effort de réflexion et d’imagination, et pour cela il faut du confort.
Il y a eu des expériences, un peu différentes mais allant dans le même sens (à savoir "ne vous fatiguez pas trop, braves gens, cela n’en vaut vraiment pas la peine"…), sur la graphie des mots. Certains ont démontré que, avec des mots courts, oublier une ou deux lettres n’empêche pas de comprendre les mots ; ils ont peut-être derrière la tête d’accompagner la tendance actuelle à minimiser les efforts et à éviter au maximum les contraintes sur la sacro-sainte liberté… Ma réponse est la même : faisons tout, au contraire, pour augmenter la lisibilité ; c’est la liberté (et le confort) du lecteur qu’il faut viser, non celles du rédacteur !
08:00 Publié dans Règles du français et de l'écriture | Lien permanent | Commentaires (0)
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