Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/11/2014

Parler croquant la puce à l'oreille 1935-2012

Le 23 mars 2012, peu avant les élections présidentielles, de quoi parlait-on dans les pages Culture du Figaro ?

Du film Intouchables, de l’entrée de Jean Dujardin et de Brad Pitt dans le Petit Robert, également de l’entrée dans le même dictionnaire du prix Nobel de médecine 2011, Jules Hofmann, reçu entre temps à l’Académie française… tout pour les mêmes !

On parlait aussi de la remise d’un prix de l’UNAC à Eddy Mitchell « pour l’ensemble de sa carrière » et à Laurent Voulzy et Alain Souchon pour « Jeanne »…

Bon, passons ! on parlait surtout de la disparition de Claude Duneton, personnage pittoresque et éclectique : écrivain, comédien, chroniqueur et surtout historien sans prétention académique du langage.

C’est l’auteur de « Parler croquant » (1973), de « La puce à l’oreille » (1978) et de « Le bouquet des expressions imagées » (1990), qui l’ont imposé comme un spécialiste du langage

Il a aussi écrit une histoire de la chanson française des origines à 1860 et plusieurs romans.

 

Il avait baigné, dans son petit village de Corrèze, dans le trilinguisme : l’occitan, le français et l’argot, et expliquait sa curiosité pour les langues par toutes les questions restées sans réponse sur les mots, quand il était petit…

 

Il a tenu une chronique « Le plaisir des mots » (Denoël, 2005) dans le Figaro littéraire pendant près de vingt ans, s’intéressant aussi bien à de nouvelles expressions nées dans la rue qu’à de vieilles tournures oubliées. La phraséologie alambiquée des bardés de diplômes l’inquiétait tout autant que l’invasion du langage texto, lui qui n’avait rejoint l’école qu’à 16 ans, pour terminer professeur d’anglais, sa quatrième langue …

J’ai gardé sa chronique du 3 mai 2007 « Malherbe vint ».

Il y déverse sa hargne envers Malherbe, « tâcheron du rythme et de la rime froide », qui en 1605 vint éteindre, selon lui, le flambeau de poésie porté par Ronsard et ses compagnons de la Pléiade, en fondant l’école des puristes. Il lui reproche ses refus, de tout ce qui faisait « gaulois » et  des néologismes. La langue française y prit une orientation élitiste qui aboutit à la création de l’Académie et évolua selon deux modes distincts : la langue de la Cour et la langue commune.

C. Duneton cite dans sa péroraison Claude Imbert : « Il n’est pas aujourd’hui de plus grande cause française que celle de sa langue. La misère du verbe fait la violence du poing ».

Sur cette dernière affirmation, je suis d’accord.

Mais, quoiqu’il en soit, devant des érudits comme C. Duneton, on se sent nain…

Les commentaires sont fermés.