03/07/2014
Écrivez « avé l’assent » !
Longtemps, on nous a dit que « les majuscules ne prenaient pas d’accent ». Sans se poser la question de la pertinence de cette règle, on a donc écrit « EVENEMENT », « PORT SAID », « JE CEDE MES PROPRIETES », « CA VA EMPIETER SUR MON DOMAINE PRIVE », etc.
Or cette règle n’a, évidemment, aucun fondement, sauf qu’elle arrangeait bien les imprimeurs à l’époque des « fontes » en plomb, ainsi que les apprentis dactylographes que nous avons été au début des traitements de texte.
Aujourd’hui, saisir au clavier tous les caractères accentués (et même tous les caractères diacritiques) est facile. Les publicitaires les utilisent parce qu’ils augmentent la lisibilité. Et l’Académie française proclame sur son site internet : « en français, l’accent a pleine valeur orthographique » (ce qui veut dire : bien écrire, c’est mettre les accents).
Découvrez ci-dessous le pourquoi et le comment de tout cela...
D’abord, savoir pourquoi…
Oui, pourquoi les accents seraient-ils réservés aux minuscules ? La raison est historique et technologique : pour éviter de multiplier les tailles ou le nombre des « fontes », c’est-à-dire de leurs caractères en plomb, les artisans des débuts de l’imprimerie en avaient disposé ainsi. Quelques siècles plus tard, l’informatique a débuté avec des « mots de 8 bits », c’est-à-dire avec des caractères suffisants pour l’alphabet anglais (et tant pis pour les é, ä, ã, å, ê, ð, etc. des alphabets européens). Alors, évidemment, pas question de taper É sur son clavier à l’époque.
Aujourd’hui, la barrière technologique a disparu et l’ISO a codé tous les caractères de toutes les langues du monde…
Ensuite, pourquoi faudrait-il ?
D’accord, on peut écrire les É et les À mais pourquoi donc faudrait-il le faire (si ça nous fatigue) ?
Première raison, logique : si les minuscules sont accentuées et que l’on peut écrire HÉLÈNE, pourquoi donc écrire HELENE ? Hélène a droit à trois « e-E », pourquoi l’en priver en majuscule [1] ?
Deuxième raison, la lisibilité : comparez ces deux versions d’un extrait d’une note célèbre :
§ « Ce document a pour objet de décliner l’organisation interne qui précise comment est assurée la permanence des fonctions, le système de délégation et la relation entre les acteurs, afin d’éviter les accidents corporels au cours des opérations entreprises sur les ouvrages ou dans leur environnement lors de leur construction, de leur exploitation ou de leur démantèlement. »
§ « Ce document a pour objet de decliner l’organisation interne qui precise comment est assuree la permanence des fonctions, le systeme de delegation et la relation entre les acteurs, afin d’eviter les accidents corporels au cours des operations entreprises sur les ouvrages ou dans leur environnement lors de leur construction, de leur exploitation ou de leur demantelement. »
La présence des accents renseigne sur la prononciation et surtout évite les confusions. Voici trois autres exemples célèbres :
- dans un hôpital psychiatrique, un INTERNE et un INTERNÉ, ce n’est pas la même chose !
§ « - LES ENFANTS LEGITIMES et LES ENFANTS LÉGITIMÉS de Louis XIV, ce n'est pas la même chose !
§ - ETUDE DU MODELE et ÉTUDE DU MODELÉ, ce n'est pas non plus la même chose !
Bon d’accord mais comment fait-on ?
Le couteau suisse des accents, c’est la touche « Alt » du clavier [2]. Dans tous les logiciels (dont MS-Office et Lotus-NOTES), on obtient les majuscules accentuées en tapant un code à quatre chiffres, tout en maintenant Alt appuyé.
Voici les codes des caractères les plus utiles :
Alt 0200 |
È |
Alt 0201 |
É |
Alt 0192 |
À |
Alt 0160 |
Blanc insécable |
Pour Ê, Ï et Ô, c’est encore plus simple ! on les obtient comme les minuscules en tapant d’abord ^, puis le E ou le I ou le O.
Dans Word, tout est prévu et il y a même plusieurs possibilités :
§ I- Insertion / Symboles
§ o- ou « Ctrl »+ « ‘ », puis « E » pour obtenir É
§ «- ou bien Ctrl + « è », puis « E » pour obtenir È
Le blanc insécable s’obtient directement avec MAJ+Ctrl+Espace.
Conclusion : les caractères accentués, c’est beau : quand on a pris goût aux É et aux À, on ne peut plus s’en passer.
© B. GEORGEL 2007, 2011, 2014
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