Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/09/2017

Mauvaise fréquentation (août 2017)

En août (2017), on atteint le fond, du moins l’espéré-je !

353 visiteurs seulement, presque la moitié qu’en janvier de la même année, en recul de 12 % par rapport à juillet, qui n’était déjà pas brillant… La chute a commencé en mai.

Afrique et Amérique du Nord font jeu à peu près égal (4,9 % et 4,3 %).

07:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

07/09/2017

Qui a dit ça ? qui c'est celui-là ? (IV)

Quel est l’homme politique décrit dans le texte ci-dessous ?

« X se sentait, alors, en pleine ascension. L’aisance, la rapidité avec lesquelles s’était, en moins de dix ans, édifié sa fortune, politique et matérielle, lui avaient inspiré une foi robuste en lui-même et en son génie. Il se croyait appelé à jouer le rôle d’un grand homme d’État français et européen. Éloigner la perspective de la guerre, affermir la paix, tel était le programme, un peu simpliste, qui devait, selon lui, le mener à la gloire. À la place de Y, trop vieux, et qu’il reléguait peu à peu dans l’ombre, il rêvait d’apparaître comme le pacificateur d’un univers troublé et déchiré, le héros sorti du peuple et tout proche du cœur des peuples, qui dénouerait les nœuds gordiens, réputés inextricables avant lui ».

04/09/2017

"La fortune des Rougon" (Émile Zola) : critique I

Les amateurs du Club des Cinq, voire d’Arsène Lupin, ne sont guère dépaysés… Mais ceux qui ont été époustouflés par « la Comédie humaine » d’Honoré de Balzac ou enchantés par « Les Misérables » de Victor Hugo ou même ceux qui ont été pris par « Les Boussardel » de Philippe Hériat (roman en quatre tomes de la fin des années cinquante) sont confondus par l’entame de cette saga qui prétendait brosser un tableau de la France des années cinquante (du XIXème siècle)…

Je veux parler de « La fortune des Rougon », d’Émile Zola, premier tome d’une « Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire » intitulée « Les Rougon-Macquart ».

J’ai dans ma bibliothèque, depuis assez longtemps, sous une forme éditoriale disparate, une partie de cette « Histoire », dont le fameux « Au bonheur des dames » qui date de mon année de Terminale et qui est l’un des rares que j’aie lus (ajoutons-y, je crois, Germinal et c’est à peu près tout). Je m’étais dit qu’un jour ou l’autre je commencerais par le début et j’irais jusqu’au bout. Et nous y étions au début de l’été ; j’ai donc lu « La fortune des Rougon ».

Ce premier roman – que j’ai lu en deux volumes dans une belle collection des Éditions de Crémille (Genève, 1991) – est censé nous expliquer l’ascension à partir de rien d’un couple médiocre mais ambitieux du Sud de la France au moment du Coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte (à vrai dire, à la faveur de la confusion qui a suivi ce Coup d’État). Toutes proportions gardées, l’opportunisme de Rougon et de son épouse ressemble à celle du Poissonnard de Jean Dutourd dans « Au bon beurre » : se faire passer le moment venu pour un héros, un homme providentiel.

Autant le dire tout de suite, c’est consternant ; du moins le début, l’historiette entre deux jeunes gens, Silvère et Miette, dont on ne sait si ce sont des enfants précoces ou des adolescents. Extrait : « Au bout d’un instant, Miette frissonna. Elle ne s’appuyait plus contre l’épaule de Silvère, elle sentait son corps se glacer. La veille, elle n’eût pas frissonné de la sorte, au fond de cette allée déserte, sur cette pierre tombale, où, depuis plusieurs saisons, ils vivaient si heureusement leurs tendresses, dans la paix des vieux morts » (page 47). Et c’est ainsi pendant les 75 pages du chapitre I. 

Zola peint ses personnages de curieuse façon, dont il ressort surtout son mépris pour les bourgeois de province. Ses métaphores sont souvent maladroites et déconcertantes. En voici un exemple : « Sa bouche en bec de lièvre (NDLR : celle de M. Isidore Granoux, ancien marchand d’amandes), fendue à cinq ou six centimètres du nez, ses yeux ronds, son air à la fois satisfait et ahuri, le faisaient ressembler à une oie grasse qui digère dans la salutaire crainte du cuisinier… » et plus loin, il écrit : « Tous les habitués du salon jaune, à la vérité, n’avaient pas l’épaisseur de cette oie grasse » ; on comprend, grâce à la répétition de cette bizarre métaphore, que certains au moins ont des traits fins ou une figure émaciée ; mais non : «  Un riche propriétaire, M. Roudier, au visage grassouillet et insinuant, y discourait des heures entières, etc. » (page 136). Soit dit en passant, il y a page 137 une coquille amusante dans le portrait du libraire « aux mains humides, aux regards louches, le sieur Vuillet » : « Cet homme illettré dont l’ortographe était douteuse, rédigeait lui-même les articles de la Gazette avec une humilité et un fiel qui lui tenaient lieu de talent » !

On distingue trois thèmes et trois scènes dans « La fortune des Rougon » : l’aventure sentimentale naïve des deux jeunes gens, la description de la vie des notables à Plassans au fin fond de la Provence (dans laquelle Zola cache mal son mépris pour les invités du Salon jaune) et la « prise de pouvoir » par Rougon à travers quelques péripéties du combat local entre républicains et conservateurs ; en résumé, on a droit à du mauvais Jules Verne, du mauvais Balzac et du mauvais Hugo.