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11/02/2016

La Francophonie, c'est pas ce que vous croyez (III)

Quatrième idée fausse : la Francophonie, ce serait une histoire récente de sommets internationaux produisant de beaux discours, après de bons repas dans des lieux prestigieux… et ce ne serait que cela. 

Versailles.jpg

 

Non, les Sommets de la Francophonie, qui sont les seuls événements médiatisés et donc les seuls connus du grand public, datent de 1986 (le Sommet de Versailles, organisé par François Mitterrand, Président de la République française). Depuis lors, ils se succèdent tous les deux ans, les sommets les plus récents ajoutant chacun une corde à l’arc de la Francophonie (la jeunesse, le dialogue des cultures, le développement durable, l’éducation, les femmes et les jeunes…).

 

Mais les Sommets ne sont pas à l’origine de la Francophonie !

L’origine, c’est la vision de Léopold Sedar Senghor, au début des années 60, avec un article fondateur dans la revue Esprit, puis la lente construction d’une véritable organisation :

  • des Conférences ministérielles (Affaires étrangères et/ou Francophonie, Éducation nationale, Jeunesse et Sports),
  • un Conseil permanent,
  • un secrétaire général (Boutros Boutros-Ghali, Abdou Diouf, Michaelle Jean),
  • une agence universitaire,
  • un média (TV5 Monde),
  • une Université (à Alexandrie),
  • l’assemblée parlementaire,
  • l’association des Maires francophones.

Pas mal, non, pour un « machin » dont on ne parle jamais ? 

Alexandrie.jpg

Cinquième idée fausse : la Francophonie, c’est bien mais ça ne débouche sur rien, sauf à dépenser de l’argent.

C’est faux mais il faut reconnaître que la Francophonie fait bien mal sa publicité ; ou alors c’est que les journalistes ne sont vraiment pas intéressés par ce qui ne brille pas, par le travail de fond…

D’abord, la Francophonie a lancé plusieurs actions autour de la langue française et de l’éducation :

  • l’IFADEM (Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres) pour améliorer les compétences des instituteurs, que ce soit en pédagogie ou en enseignement du français ;
  • ÉLAN (École et langues nationales en Afrique) pour développer l’enseignement bilingue à l’école primaire.

Ensuite, la Francophonie agit pour la prévention et la résolution des conflits, en envoyant des observateurs ou des médiateurs dans les pays membres lors des crises. Plus généralement, elle a pour objectifs la démocratie, la paix, la solidarité…

Elle a eu aussi une action déterminante pour faire adopter à l’ONU la Convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles en 2005.

Elle accompagne les États dans le domaine du développement durable.

(à suivre)

09/02/2016

Devinette XIII : le goût de pomme

Dans le dernier billet sur la Francophonie, je cite un dialogue à propos d'un "goût de pomme"...

1) de quel film est tiré ce dialogue ?

2) de quoi donc parlent les deux personnes qui dialoguent ? Calvados.jpg

07:30 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

08/02/2016

La Francophonie, c'est pas ce que vous croyez (II)

Deuxième idée reçue et fausse : la Francophonie, ce serait uniquement une histoire de langue française (« Qui parle la même langue s’assemble… » ou bien « Encore ces Frenchies qui veulent faire la nique à l’anglais ! »).

Eh bien pas seulement !

Cidre.jpgPaul Volfoni : J'lui trouve un goût de pomme.


Maître Folace : Y'en a.…

Paul Volfoni : Vous avez beau dire, y a pas seulement que d'la pomme… y'a autre chose… ça serait pas des fois de la betterave ? Hein ?


Monsieur Fernand : Si, y en a aussi !

 

Écoutons Senghor : « Le problème n’est pas de partager un héritage mais d’édifier, entre nations majeures, une véritable communauté culturelle. L’âge des empires est révolu. Les sociétés humaines de demain seront fondées sur la solidarité de langue et de culture ».

Le grand dessein, inconnu du public, c’est de faire de la Francophonie, un rassemblement de pays qui, en plus de partager la même langue, partagent des valeurs de solidarité, de paix, de respect des Droits de l’Homme, de développement durable

Le grand mystère, c’est qu’on n’en parle jamais dans les médias ! Eh bien, oui : la Francophonie, c’est bien plus que le fait d’avoir le français comme langue commune ; c’est une organisation qui défend des valeurs et essaie, à la mesure de ses moyens de répandre la paix et le développement.

Troisième idée fausse : la Francophonie serait une super-Académie au plan mondial !

Non, la Francophonie n’est pas une initiative de défense du français (tel qu’il est parlé en France, par exemple, ou tel que l’Académie française voudrait le préserver). Bien au contraire, l’espace francophone reconnaît que le français parlé sur les cinq continents est très divers ; il y a mille et une façons d’exprimer les choses d’un pays francophone à l’autre, surtout au niveau lexical et au niveau des expressions courantes. Et, de ce point de vue, l’Académie française aura certainement à se repositionner un jour : garder le temple du français correct pour 65 millions de Français, c’est une chose ; faire la même chose pour plusieurs centaines de millions de francophones, c’est une autre affaire.

Tour de Babel.jpgBien plus, la Francophonie se sent proche des initiatives-sœurs des langues latines : l’Organisation des États ibéro-américains (qui partagent l’espagnol et le portugais) et la Communauté des pays de langue portugaise. Pour être complet, il faut signaler la magnifique Union latine, qui avait six langues officielles : l’espagnol, le français, l’italien, le
 portugais, le roumain et le catalan. Elle a malheureusement cessé ses activités, faute de moyens. Mais c’était une belle riposte à la Tour de Babel…

Donc, pour résumer, le français, bien sûr mais pas de façon sectaire !

(à suivre)