01/07/2024
Toute ressemblance, etc.
« Quelques hommes, les chefs, exploitent maintenant égoïstement au profit de leurs idées ce que la masse créa en tant que force élémentaire. Tout mouvement spirituel, et en particulier toute réforme et toute révolution, connaît cet instant tragique de la victoire où la puissance déchoit aux mains des hommes, où l’unité morale est brisé par les ambitions politiques, où le peuple qui, en un sursaut, réalisa sa liberté, prête de nouveau l’oreille, sans s’en douter, aux intérêts particulier des démagogues, guides de cette liberté. C’est l’instant inévitable où tout mouvement spirituel triomphe en apparence, tandis que les hommes nobles, déçues, se retirent à l’écart ; les égoïstes et les impudents jouissent alors du succès, et les idéalistes s’isolent, silencieux (...).
Il fut alors en réalité avec les vaincus comme il est ici en imagination avec ceux pour lesquels l’idée fut tout et le sujet et le succès rien ; car il sait qu’une idée n’a de force qu’en ne se réalisant jamais (...).
À l’esprit de décision succèdent les dissensions ; dans l’ivresse du triomphe, dans les lourdes vapeurs de sang, un nouveau combat commence déjà entre les prétoriens qui se disputent le pays conquis : combat des idées, des personnalités, des tempéraments, des origines ; depuis que les alliés ne sont plus unis dans le danger, cette dure nécessité, ils se rendent compte de ce qui les sépare. C’est la crise qui éclate dans la minute même où la révolution triomphe. Les armées ennemies sont battues ; les royalistes, les Girondins écrasées, et maintenant les conventionnels se dressent les uns contre les autres ».
Questions pour les érudits :
- Quel écrivain a-t-il écrit ce texte ?
- De quel écrivain parle-t-il ?
- De quel livre parle-t-il ?
- De quelle période parle-t-il ?
08:48 Publié dans Actualité et langue française, Essais, Histoire et langue française, Littérature, Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
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