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12/10/2017

Langues africaines et francophonie II

J’en étais là de mes réflexions sur les langues africaines, suite à la lecture du livre de Camara Laye, « L’enfant noir », quand j’ai retrouvé un article de Marianne paru le 7 avril 2017 intitulé « La francophonie, un truc annexe » et constitué d’un entretien du journaliste Hubert Artus avec l’écrivain d’origine camerounaise, Léonora Miano.

Autant le dire tout de suite – car mon propos n’est pas là – ce titre est aberrant et ne traduit aucunement ni le contenu de l’article ni la pensée de l’écrivain ! Réglons cela tout de suite avant d’en venir au fond. Le journaliste lui fait remarquer que sa langue est française mais comporte beaucoup d’anglicismes. Léonora Miano répond : « Le Cameroun est un espace francophone particulier car les langues locales sont très nombreuses (NDLR : cette affirmation montre qu’elle ne connaît pas la Guinée-Conakry ! Cf. mon billet du 9 octobre 2017) : plus de 200, dont aucune n’est majoritaire. Au Sénégal, il y a une langue que tout le monde parle, même s’il y en a d’autres : c’est le wolof. Idem avec le lingala dans les deux Congo. Au Cameroun, rien de tel. De plus, le pays a été une colonie allemande, puis un protectorat franco-britannique. L’anglais et le français sont dans l’ADN de cette nation. J’ai ainsi appris l’anglais à la maternelle. Ados, on préférait les programmes de télé anglophones, parce que les présentateurs étaient plus pros ! (sic). Ma génération devait maîtriser le français comme l’anglais. La francophonie est donc un truc annexe, pour moi. Ça nous amène à envisager, aborder, toucher des choses, des influences qui échappent à d’autres, ou alors qui leur viendront sur le tard… et dans la langue française.

On lisait le Nigérian Chinua Achebe, le Sud-Africain Alan Paton et l’Américain Richard Wright directement dans le texte. Tout comme Molière et Aimé Césaire ». 

Cette déclaration est très intéressante. On voit bien d’abord qu’elle ne condamne ni ne méprise la francophonie (ce que laissait entendre le titre) ; simplement, pour elle qui est bilingue (voire plus) depuis la prime enfance, c’est secondaire ou plutôt, ce n’est pas une cause pour laquelle elle pourrait militer.

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