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23/03/2017

Irritations linguistiques XLV : laisser-faire

Ça faisait longtemps, public, que je ne vous avais pas abreuvé de mes irritations linguistiques… Alors, sans transition, voici les dernières incongruités que j’ai découvertes.

D’abord, et à propos de cette fin de phrase « que j’ai découvertes », je constate jour après jour, que cet accord du participe passé quand le COD est placé avant l’auxiliaire « avoir » est fait de moins en moins, y compris par les candidats à l’élection présidentielle française, qu’ils soient diplômés de l’ENA ou non. 

Entrons maintenant dans le dur…

Le 22 mars 2017, j’ai entendu, vers 7 h 10, sur France Inter, un technicien du laboratoire de test des casques vélo pour enfants (dorénavant obligatoires), sis à Châtellerault, dire : « Ça laisse à réfléchir ». J’ai tout de suite pensé à ces vendeuses qui nous infligent à longueur de journées « Je vous laisse sortir votre carte bancaire » et bien sûr à « Let my people go ». En effet, en anglais, et bizarrement, l’impératif se formule avec le verbe « laisser ». Conclusion : encore un franglicisme, et inutile comme d’habitude. 

Dans le Marianne du 24 février 2017, M. Jacques Hicaubé, lecteur de son état, parlait à propos des élites et du franglais, « de trahison délibérée, de morgue, de mépris, de suffisance, etc., vis-à-vis de tous les sans-grade qui peuplent un pays qui ose encore s’appeler la France ». Il concluait sur une citation du livre d’Alain Borer, « De quel amour blessée », à propos de l’omniprésence de l’anglais : « Si l’on ne devait parler qu’une seule langue, ce devrait être le français ». C’est un peu rapide, sans doute, mais ce serait bien d’en parler à MM. Ghosn et Moscovici. Au moins, « laissez-nous » parler français ! 

Il y a une tendance à rendre transitifs des verbes qui ne le sont pas (par paresse ou pour imiter l’apparente simplicité de l’anglais ?). J’ai un exemple en tête : « signer un artiste » dans le milieu artistique. Mais bizarrement, il y a aussi la tendance inverse, à savoir compliquer : « pallier (à) une défaillance », par confusion sans doute avec « remédier à une défaillance ». Sans parler de la confusion orthographique avec le « palier » de nos immeubles.

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