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05/01/2017

Irritations linguistiques XXXVIII : ils jouent, donc il gagne

Je continue sur le jeu – et plus particulièrement sur les courses de chevaux – car, fait du hasard, je viens de retrouver un article de la revue L’Entreprise, daté d’octobre 2009 et consacré au Directeur général de ZEturf (site fondé en 2001), à l’époque où s’achevait le monopole du PMU. 

Ce Directeur répondait au beau patronyme de Rohan-Chabot et au prénom devenu célèbre depuis, au masculin (Emmanuel) après avoir connu une certaine vogue au féminin (Emmanuelle). Je ne sais pas si sa société de pari en ligne existe toujours mais peu importe. Son entretien avec la rédaction valait son pesant de cacahuètes, surtout d’ailleurs les questions du journaliste Ronan Chastellier. Jugez-en. 

Q. « Le facteur chance, c’est comme dans le bizness ? »
R. «  (…) avec les paris en ligne, c’est devenu un big bizness ».
 
Q. « Vous avez connu aussi des big problems ? »

Q. « Les jeux d’argent sur internet, c’est toujours borderline? »

(Vous noterez que ce journaliste écrit comme les gens parlent, c’est-à-dire qu’il ne connaît plus l’inversion du verbe et du sujet de la forme interrogative…).

Q. « Et ZEturf en chiffre d’affaires, c’est le jackpot ? »


(à une autre question, en français celle-là) R. « Ce qui exploserait notre business model».

(Faut-il rappeler que le verbe « exploser » est intransitif ?).

Courses de chevaux.jpg

 

Pour conclure, une question et une proposition :

Pourquoi les journalistes écrivent-ils comme cela ? Ce snobisme (ou ce laisser-aller) leur rapporte-t-il tant que cela ? Dire que les Écoles de journalisme proposent aux professionnels des formations (coûteuses) pour apprendre à écrire… 

Une première étape de reconquête serait de mettre systématiquement en italiques et / ou entre parenthèses tous les termes anglais (récents), pour bien mettre en évidence, comme si c’étaient des citations, qu’ils ne font pas partie de la langue française, qu’ils ne sont là que de passage, pour faire « savant » ou pour intriguer, une appogiature.

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