Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/09/2016

Écrivains contemporains de langue française : Jacques Laurent

Jacques Laurent, dont je commente ces temps-ci le petit livre « Le français en cage », est surtout connu pour son prix Goncourt « Les bêtises » (Grasset, 1971) et « Les sous-ensembles flous » (Grasset, 1981). Le titre de ce dernier livre avait attiré mon attention car il y avait peu de chances qu’un écrivain emprunte au langage scientifique l’un de ses vocables ; c’est pourtant ce qui s’était produit, et sciemment ! (La notion de flou est utilisée par les scientifiques pour introduire un peu de réalisme dans les modèles qu’ils utilisent : au lieu de considérer des séparations franches, binaires (0 ou 1), ils admettent des probabilités d’appartenance (comprises entre 0 et 1). Quant à savoir ce que Jacques Laurent a fait de ce concept… 

Caroline-chérie 1.jpgMais le grand public le connaissait plutôt, dans les années 60 (1960…), sous le pseudonyme de Cécil Saint Laurent, à travers la saga historique des fameux Caroline chérie. « Caroline de Bièvres a 16 ans en 1789 quand elle découvre le pouvoir de ses charmes. Fausse ingénue, elle séduit les révolutionnaires, échappe à la guillotine et, d’homme en homme, traverse la Terreur » (Guy Konopnicki, dans le Marianne du 18 juillet 2009). La belle a été incarnée au cinéma par Martine Carol en 1950, puis par France Anglade en 1968. Ce qui me fait penser à Angélique de Plessis-Bellière (mais dont les aventures se déroulent à une autre époque), c’est-à-dire à l’inoubliable Michèle Mercier. Les « Caroline » sont des romans légers mais bienpensants, agréables à lire, avec la Révolution pour toile de fond mais sans prétention historique. 

Ce n’est pas tout : Jacques Laurent a aussi raconté en cinq tomes (publiée entre 1963 et 1967) les aventures d’Hortense von Rausching au cœur du premier conflit mondial, celles de Clarisse au pays de Soviets (publié en 1980) et celles de Clotilde (publiées en 1957-1958) pendant l’Occupation.

Jacques Laurent faisait partie des « Hussards », plutôt classé à droite (en compagnie de Michel Déon et d’autres). Passionné d’histoire, il écrivit une somme sur l’épopée napoléonienne, des reportages sur l’Algérie et le Vietnam ; critiqua De Gaulle, Sartre et Mauriac ; fut élu à l’Académie française en 1986.

 

Les critiques littéraires se demandent lequel des deux, Jacques ou Cécil, va passer à la postérité. Peut-être aucun des deux... On pense à la dualité Romain Gary – Émile Ajar ; c’est Romain qui a gagné. 

Né en 1919, Jacques Laurent est mort en décembre 2000.

Source : dossier du Figaro du 2 mai 2013, à l’occasion de la réédition des « Caroline » en deux tomes chez L’Archipel.

Les commentaires sont fermés.