14/12/2015
Majuscules
Dans le blogue de Marie-Anne Chabin, experte en archivage et enseignante à l'Université de Paris-Ouest, j'ai trouvé un billet sur les majuscules...
Plus exactement sur la mode qui consisterait à imiter la manie anglaise de mettre une majuscule (initiale) à tous les mots (importants) d'une phrase, de façon systématique dans les titres des journaux. Elle ajoute que cette évolution est parallèle à celle qui nous fait mettre des minuscules partout dans les adresses mél. et les url.
M.-A. Charpin prend la chose avec un certain fatalisme et une fantaisie certaine ; elle s'en amuse et imagine même que, tant qu'à souligner par la graphie l'importance des composants d'un message, on devrait aller jusqu'à l'exprimer à l'aide d'icônes, un peu comme un rébus.
C'est drôle, effectivement.
Comme mes lecteurs le savent, je ne partage pas ce "détachement" ; la langue mérite mieux que des observateurs neutres et souriants (rappelons-nous : "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs...").
Premier point : cette graphie améliore-t-elle la lisibilité et le confort de lecture ? Assurément non. En français, qui ne met des majuscules qu'aux noms propres et aux débuts de phrase, elle les diminue. Trop de majuscules tue les majuscules.
Deuxième point : on sait que la mondialisation, sans doute involontairement (encore que;..), par un simple effet mécanique de la communication universelle et permanente, uniformise à grande vitesse les modes de vie, les goûts et les langues (dans le cas des langues, c'est d'ailleurs plutôt une concentration insidieuse sur quelques langues incontournables). Pourquoi donc encourager ce mouvement ? Qu'apporte-t-il à la langue française ? Quel intérêt a-t-elle à s'efforcer de ressembler à l'anglais ? Aucun.
C'est curieux de voir comment certains, qui détestent probablement tout changement dans leurs vies personnelle et professionnelle, se précipitent avec naïveté et enthousiasme dans les bras de tous ces petits renoncements serviles.
On veut résister dans l'économie mondialisée ?
Commençons par y regarder à deux fois avant d'adopter n'importe quelle mode, surtout quand elle n'apporte strictement rien.
(Nous avons inventé les Poids et Mesures, et le système international d'unités ; qu'attendent les Anglo-saxons pour abandonner les miles et les galons ? Ça, ça serait utile à tous…).
07:30 Publié dans Règles du français et de l'écriture | Lien permanent | Commentaires (0)
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