15/07/2015
Natacha et moi (III) : voyage, savoir et latin
"De même que le voyage, au sens où l'aimaient les poètes, a cédé le pas au déplacement, qui n'est que le passage d'un lieu à l'autre, et dont la réussite résidera donc dans la rapidité avec laquelle il sera effectué, de même, dans la tête de nos chers enfants, qui sont les futurs adultes de nos sociétés si avancées, le savoir est un outil qui permet de progresser dans les études, et donc dans les échelons de la hiérarchie sociale.
Mais le fait qu'il faille certaines connaissances précises pour pouvoir prétendre être un professionnel digne de ce nom, semble échapper totalement à une proportion non négligeable d'entre eux. Seul le diplôme compte, son contenu non...
... Mais le savoir, nous l'avons oublié, transforme celui qui se l'approprie. Je ne demande pas à un honnête homme de savoir le latin, écrivait Saint-Marc Girardin, un célèbre critique mort en 1873, il me suffit qu'il l'ait oublié. Et que voulait-il dire, sinon que la fréquentation du latin avait changé celui qui, certes, pouvait avoir oublié les déclinaisons et le vocabulaire, mais dont l'esprit resterait modelé par cette langue, ses structures, sa rigueur, et l'incommensurable humanité de ses auteurs ?
Celui qui a oublié le latin est un peu plus riche d'humanité que celui qui ne l'a jamais appris, mais qui pourra , au besoin, s'il devait s'y coller par nécessité, consulter quelque notice sur Wikipedia ou ailleurs" (page 88).
17:56 Publié dans Actualité et langue française | Lien permanent | Commentaires (0)
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