30/06/2015
Derrière chez moi, devinez quoi qu'il y a
Derrière chez moi, y a un parc, le plus joli des parcs, petit parc derrière chez moi...
Mais non loin de chez moi, il y a des restaurants, et même une rue de restaurants, aux menus des quatre coins du globe (à supposer qu'un globe puisse avoir des coins, et quatre en l'occurrence).
Sur une enseigne, on lit "Cuisine traditionnelle Française", sur une autre "Restaurant Méditerranéen"...
Où sont-ils donc allés chercher cette manie de mettre une majuscule (que l'on devrait d'ailleurs appeler une capitale) au début des adjectifs ? Pour moi, c'est l'anglais de Bruxelles qui déteint, ainsi que je l'ai déjà expliqué dans un billet antérieur : the European way of life, etc.
Ça m'énerve...
Dans un genre totalement différent (pardonne-moi, Najat, de parler comme cela…), il y a le mot "résilience" qui remplace systématiquement "résistance" dans les discours de nos experts et de nos hommes politiques. Pourquoi donc ?
Faut-il y voir une corrélation avec l'entreprise consciencieuse de démolition des fondations posées par le Conseil national de la Résistance ? Ce serait aller trop loin dans la psychose du complot.
La première fois que j'ai entendu parler de résilience, c'était, il y a longtemps, à propos d'une propriété physique des matériaux
Le site La Toupie en donne la définition suivante :
Étymologie : de l'anglais resilience, issu du latin resilire, rebondir, rejaillir. En physique, la résilience est la capacité des matériaux à résister aux chocs ou à retrouver leur forme initiale après avoir été comprimés ou déformés. Le coefficient de résilience est le rapport entre l'énergie nécessaire pour casser un objet et la surface de la section qui est brisée.
Ensuite, j'ai lu le livre "Un merveilleux malheur" (Odile Jacob, 1999), dans lequel le psychiatre Boris Cyrulnik s'approprie le terme pour désigner "la capacité à réussir, à vivre, à se développer, en dépit de l'adversité". Le concept - et le mot - ont fait florès.
Depuis lors, on ne parle plus que de "résilience", "résistance" faisant trop guerrier, trop contestataire, trop empêcheur de tourner en rond.
Nos amis grecs font-ils de la résilience ou de la résistance ?
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