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04/04/2018

"Génération J'ai le droit" (Barbara Lefebvre) : critique III

On doit reconnaître – au moins – un mérite à Mme Barbara Lefebvre : sa ténacité et son courage. Ainsi a-t-elle publié avec Jacques Tarnero et Michèle Tribalat un article dans le Figaro du 29 mars 2018, intitulé « Procès Bensoussan : la dangereuse judiciarisation du débat d’idées », dans lequel elle s’inquiète du fait que certains (et certaines associations) portent devant la justice tout propos qui les dérange, instillant une sorte de « délit d’opinion ». M. Bensoussan – c’est lui qui avait dirigé la publication des « Territoires perdus de la république » – avait été relaxé le 7 mars 2017 de l’accusation de « délit d’incitation à la haine raciale » au Tribunal correctionnel de Paris : eh bien, ses accusateurs (le CCIF, la Ligue des Droits de l’Homme, le MRAP et de façon plus difficile à comprendre le ministère public) ont fait appel de cette décision ! Les auteurs de l’article parlent donc de « manipulation de la justice française » et « menace mortelle pour la démocratie ». dans le même numéro, Jeannette Bougrab écrivait, elle : « La France est dépassée. Son angélisme est déroutant ». On visionnera aussi avec intérêt (et effroi) le discours de Boualem Sansal devant la Fondation Varenne pour la remise des prix Varenne 2016 des journalistes.

Revenons maintenant à Barbara Lefebvre et à son livre « Génération J’ai le droit », sous-titré « La faillite de notre éducation ». Je vous ai dit que le premier chapitre m’avait déçu, avec trop d’amertume et pas assez d’idées neuves ni de propositions.

Le deuxième est consacré aux parents d’élèves, à qui l’on ment… S’ensuit à nouveau du saute-mouton d’un thème à l’autre (l’école n’est pas responsable des dérives de certains de ses élèves, les Trente Glorieuses ont abouti au règne de l’individualisme, le sens de l’école a changé, la méfiance s’est installée à cause des penseurs de la déconstruction, l’école a été caricaturée comme haut lieu de l’arbitraire culturel des classes dominantes bourgeoises, voire du système colonial et d’un racisme quasi atavique de la République, la défiance collective atteint les institutions de pouvoir, le bien commun éducatif des années 60 a disparu, remplacé par le clientélisme, les corporatismes, les particularismes, etc.).

« L’école est la maison de la culture qui permet à l’enfant de s’ouvrir sur un autre univers que celui que lui propose sa famille » (page 50). On comprend que cette définition en révulse certains…

En théorie la répartition des rôles est simple : l’éducation aux parents, l’instruction aux enseignants. « Or, l’école ne sait précisément plus pourquoi elle instruit, et les parents sont nombreux à exprimer leurs difficultés à éduquer » (page 51). Et le remplacement du ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts par le ministère de l’Éducation nationale, date de 1932.

Barbara Lefebvre a recours, pour parler des relations parents-enseignants, à des citations savoureuses de la novlangue des pédagogistes et autres rédacteurs de la « mallette des parents » proposée par l’ONISEP.

Et elle passe en revue les tartes à la crème de la coéducation, de l’école inclusive, de la coopération et de la bienveillance : « La coéducation, c’est l’illusion d’une cohabitation pacifique de tous les j’ai le droit ! » (page 72). Retour au thème…

« Rien ne compte plus pour un enfant que l’intérêt porté par ses parents à sa vie d’élève, à ses résultats, à ses progrès » (page 73).

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